mardi 17 juin 2014

Faut être tarré pour faire bio en Condrieu

Première fois que je passe la motochappot en avril en Condrieu : ça passe partout, mais il faut déposer le cultivateur à chaque bout de rang pour tourner vu qu'y quasi pas de tournière. Résultat, 4 heures de travail pour 2000 m². Plus une demi journée pour remettre la chenille qui s'est barrée...
Deuxième fois Il va falloir monter un poste à souder portatif sur la chenillette. J'ai arraché le cadre en tirant le cultivateur dans ma vigne de Condrieu après 3 rangs et demi.
30 mn pour préparer la machine et la charger,
20 mn de route,
15 mn pour décharger et démarrer mon chantier,
15 mn de travail effectif,
1 mn pour l'arrachage du cadre, tient c'est marrant, ce cultivateur qui ne rentre plus dans la terre...
retour au camion avec quelque péripétie sur le chemin... tient la chenille qui se barre
30 mn pour remettre la chenille en place à l'aide d'un cric, une barre à mine et un pied de biche (je deviens unn pro du déchenillage, la première fois, j'ai perdu une demi journée avec intervention d'un technicien. La deuxième deux heures avec l'aide d'un voisin, là tout seul avec mes petits bras musclé en une demi heure.)
10 mn pour charger, remonter le chemin de terre avec le fourgon avec 1,3 tonnes au C.
20 mn de route
1h de soudure, pas testé la solidité mais je suis pas un pro de la soudure, j'ai peur...
Total : 
3h 21 pour un quart d'heure de travail effectif... le travail du sol c'est VRAIMENT compliqué. Faut être tarré pour faire bio dans ces conditions. 
Mais je suis têtu et je vais y arriver : j'ai maintenant un cadre sur lequel je peux adapter toutes sortes d'outils (solides, faits pour des tracteurs,  j'aurai du mal à les abîmer avec la chenillette), intercep, cultivateurs, charrues à disques...
 
 
Maintenant, une petite devinette : quel est le cépage sur ces deux photos. sachant que ce cep a plus de 70 ans, qu'il a redémarré après la plantation de ma vigne de Côte-Rôtie, qu'il y en a 5 ou 6 comme lui dans cette parcelle et que si c'est ce que je pense, je m'en vais demander à un pépiniériste de le multiplier...

 Enfin, je ne résiste pas, c'est trop drôle...

 A la prochaine !

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mercredi 5 mars 2014

Saint Joseph et Saint Péray dansle guide Bettane et Desseauve

Un client vient de m'envoyer ce scan de l'excellent Guide Bettane+Desseauve
Merci à lui, je savais que j'y étais mais n'avais pas vu l'article !
 Plutôt encourageant !!!

dimanche 23 février 2014

Saint Joseph les replats : on a ravalé la façade...

Bonjour à tous

à évènement exceptionnel, article indispensable : Prenez d'abord une parcelle où la végétation est si dense que vous ne pouvez pas y rentrer sauf à quatre pattes... coupez les arbres, et sortez les au treuil... 
A gauche, la parcelle après avoir sorti quelques 40 ou 50 tonnes de bois. Le grand triangle, c'est la trace laissée par les arbres... 16 jours de main, d'oeuvre...
 

 Pour la recette : prenez une pelle de 22 tonnes, ajouter un chauffeur pro (pas moi) un godet pour brasser m3 après m3 de terre, une dent pour brasser le rocher à un mètre de profondeur et allez y... 
 
Étant donnée la pente, environ 40 m de dénivellé sur 70m de long, nous avons commencé par faire un chemin qui descend en travers jusqu'à mi pente, un virage puis on descend tout en bas. 


 

De ce chemin des terrasses partent à plat, perpendiculaires à la pente. Une terrasse de trois mètres de large, un talus de 5 mètres de haut, une terrasse, un talus etc...



Pour avoir des terrasses à plat, on enlève la terre végétale parfois 2 mètres de profondeur, parfois 30cm, on nivelle le sous sol, voir le rocher et on remet la terre végétale par dessus en triant les racines pour ne pas les enterrer puis on nivelle cette terre. Enfin, on va "taluter" pour stabiliser les talus et leur donner une pente régulière à 45° (pente naturelle au delà de laquelle "ça tient plus..."
J'ai pensé à Lydia et Claude Bourguignon toute la semaine : au cours d'une conférence sur les sols, ils ont fortement déconseillé de brasser trop les sols pour ne pas bousculer ce terroir que les siècles ont mis en place... Mais avais-je le choix ?
en ville on ravale les facades des vieux immeubles, de mon côté, avant de planter une parcelle autrefois exploitée mais qui a un peu vieilli, j'ai aussi fait ravalé la façade de la montagne des replats... 

En nettoyant le terrain, on s'est aussi aperçu que les limites n'était pas franches, que mon voisin de droite avait planté chez moi, que mon voisin de gauche aussi (à confirmer lundi). Nous voilà avec le décamètre, géoportail, le gps du smartphone (géniale application pour mesurer les surfaces) pour essayer de s'y retrouver. 

Au final, je vais pouvoir planter des terrasses à plat, trois mètres de larges, avec trois rangs espacés de 1,5 m. Je pourrais donc me promener en chenillette, voire avec un petit tracteur vigneron pour traiter et travailler les sols (attention la caillasse). Mais l'entretien de talus, ce sera avec une corde de rappel...


Imaginez le volume de terre remué en plusieurs étapes, sur une parcelle de 7000m², le tout en 6 jours de travail... c'est biblique : je vais pouvoir me reposer le septième jour !!!...
A bientôt pour des nouvelles
Benoît